Pourquoi votre flux gèle… et ce que votre switch n’a jamais osé vous dire

Le passage à la vidéo sur IP, ce n’est pas juste une histoire de connectique. C’est un changement de paradigme : on ne transporte plus des signaux, mais des paquets. Et ces paquets voyagent dans un monde fait de priorités, de collisions, de buffers… et de surprises. Vous avez déjà vu un flux qui disparaît sans explication ? Une caméra qui clignote puis se fige ? Il y a de grandes chances que votre réseau vous envoie un message. Voici quelques repères pour éviter de le subir.


Les flux vidéo IP sont voraces… et sensibles

Contrairement au HDMI ou au SDI, un flux NDI ou SRT ne suit pas un câble point à point. Il circule dans un réseau partagé, où il doit cohabiter avec d’autres flux : impressions réseau, mises à jour Windows, backup cloud…
Et plus il y a de monde sur le réseau, plus les flux se compressent, se retardent, ou disparaissent.

👉 Ce qu’il faut retenir : une caméra IP ou un convertisseur ne sert à rien si le réseau qui les relie n’est pas stable, fluide et bien dimensionné.


Le switch, c’est votre nouvelle régie silencieuse

Dans le monde IP, votre switch joue le rôle de chef d’orchestre.
Et tous les switchs ne sont pas prêts pour ce concert : un switch basique, non manageable, acheté en grande surface, ne fera aucune différence entre un flux vidéo NDI et un fichier Excel.

👉 Il vous faut un switch “manageable”, capable de gérer les flux multicast, d’organiser les priorités, et d’isoler les flux les plus critiques (via des VLAN, par exemple).


La qualité de votre flux dépend de 3 facteurs clés

  1. La bande passante disponible : chaque flux peut peser entre 5 et 150 Mbps. Additionnez-les tous… et prévoyez de la marge.
  2. La latence : plus les flux doivent “attendre” dans le réseau, plus vous risquez des désynchronisations audio/vidéo.
  3. La priorité réseau : certains paquets sont plus sensibles que d’autres. Une page web peut attendre. Un direct, non.

👉 Si vous ne définissez pas ces priorités, le réseau les traitera comme il peut. Et c’est rarement dans votre intérêt.


Les bons réglages peuvent tout changer

Un technicien réseau saura vous parler de QoS, de Jumbo Frames, de IGMP Snooping… autant de paramètres qui permettent à un réseau de traiter intelligemment les flux vidéo.
Ces réglages sont parfois désactivés par défaut. Et sans eux, même un bon switch peut se comporter comme un goulot d’étranglement.

👉 La bonne nouvelle : une fois configurés, ces réglages ne bougent plus. Mais encore faut-il savoir quoi cocher.


Les erreurs les plus courantes qu’on rencontre sur le terrain

  • Le câble RJ45 de la caméra est branché… sur un switch bureautique partagé avec 25 ordinateurs
  • Deux appareils utilisent la même adresse IP et s’éjectent mutuellement
  • Le réseau fonctionne parfaitement… jusqu’au moment où un collègue branche sa machine et lance un téléchargement
  • On a testé le setup… mais pas à charge réelle

👉 Tout cela n’est pas rare. C’est même la norme dans les projets mal accompagnés.


Travailler avec un réseau stable, c’est gagner en sérénité

Vous avez déjà vu un régisseur qui transpire pendant le live, les yeux rivés sur une caméra figée ? Vous ne voulez pas être cette personne.
Préparer son réseau, ce n’est pas “technique” ou “optionnel”. C’est ce qui rend le reste possible : une captation fluide, un streaming stable, un tournage qui se déroule sans panique.


Conclusion

La vidéo sur IP est l’avenir de notre métier. Elle simplifie la logistique, réduit les coûts, ouvre la voie à des workflows plus agiles. Mais elle ne pardonne pas l’improvisation réseau.
Prenez le temps de comprendre votre infrastructure, de dialoguer avec un spécialiste, ou de vous faire accompagner. Vous verrez que tout devient plus fluide… et moins stressant.

Gilbert Wayenborgh
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