Tourner une interview en extérieur, c’est souvent l’occasion d’un moment plus spontané, plus vivant, plus humain. Mais ce qui semble simple à l’image peut vite devenir un casse-tête sur le terrain. Lumière capricieuse, son parasité, logistique instable : voici comment anticiper les principaux pièges et réussir votre captation en plein air, même avec un équipement léger.
L’illusion de la simplicité
Un décor charmant, deux fauteuils placés sur une place pavée ou à l’ombre d’un arbre, et une conversation à cœur ouvert… L’idée fait rêver. Pourtant, ce type de tournage demande une rigueur technique bien plus grande qu’on ne l’imagine. Contrairement à un studio, ici rien n’est maîtrisé : la météo, le passage des piétons, les véhicules en arrière-plan ou les cris d’enfants dans un square peuvent transformer votre interview en défi technique. C’est cette fausse impression de facilité qui piège souvent les équipes peu préparées.
Le son, ennemi numéro un des tournages en extérieur
Le son est le premier point de vigilance. Ce n’est pas parce que l’endroit semble calme qu’il l’est vraiment à la captation. Le moindre souffle de vent, le passage d’un scooter ou même le clapotis d’une fontaine peuvent devenir intrusifs. Pour obtenir un son propre, il est essentiel d’équiper les intervenants de micros cravate de bonne qualité, protégés par des bonnettes anti-vent. Les micros type “dead cat” sont vos meilleurs alliés face au vent. L’idéal est aussi de coupler la captation vidéo avec un enregistrement audio séparé via un enregistreur externe. Et surtout : toujours faire une vérification au casque en temps réel. Un bon son est discret. Un mauvais son, lui, est impardonnable.
La lumière naturelle : charme et piège à la fois
La lumière est capricieuse, surtout en extérieur. Le soleil bouge, les nuages passent, et le visage de l’interviewé peut très vite passer de trop sombre à surexposé. On pense souvent à tort que le beau temps est idéal, mais un ciel voilé est souvent bien plus confortable visuellement. Une lumière douce et diffuse évite les ombres dures sur les visages et offre un rendu plus professionnel. Si vous tournez au soleil, attention au contre-jour et aux ombres portées. Utiliser un réflecteur peut aider à déboucher les zones sombres du visage. À défaut, un simple panneau blanc peut jouer ce rôle. Enfin, si vous avez du matériel adapté, l’usage d’un petit diffuseur mobile ou d’une softbox portable permet de lisser la lumière, surtout si le tournage se fait en fin de journée. Le meilleur moment reste le matin tôt ou en fin d’après-midi, pendant la “golden hour”.
Logistique et repérage : la clé d’un tournage fluide
Réaliser une interview en plein air, c’est aussi prévoir l’imprévu. Il est conseillé de repérer l’endroit quelques jours à l’avance, à la même heure que celle prévue pour le tournage. Cela permet d’observer l’ensoleillement, d’identifier les éventuelles nuisances sonores, et d’évaluer les mouvements de foule. Il faut aussi anticiper la météo, les besoins en alimentation électrique, l’autonomie des caméras et micros, et prévoir des batteries de secours. Un casque fermé pour le retour audio est indispensable, ainsi qu’un plan B en cas de pluie. N’oublions pas les autorisations de tournage si le lieu est public ou en centre-ville, en particulier si vous installez un décor visible (fauteuils, caméra sur trépied, panneau LED). Une simple déclaration en mairie ou à la police municipale peut parfois suffire.
Créer une bulle de confort… dans un lieu ouvert
Une bonne interview repose autant sur le confort technique que sur la qualité de l’échange. Il faut donc penser à l’ergonomie du tournage : installer les fauteuils ou les chaises dans un cadre esthétique, mais calme. Prévoir un petit tapis ou un socle stable évite que les meubles ne grincent ou ne bougent sur un sol inégal. Si les personnes interviewées ne sont pas à l’aise face caméra, un cadre naturel peut les aider à se détendre. Mais il faut alors éviter de multiplier les sources de distraction : passants, chiens, mouvements en arrière-plan… Un bon réalisateur sait isoler l’essentiel, même en pleine ville.
En résumé
L’interview en plein air est un exercice passionnant mais exigeant. Il ne s’improvise pas. Si la technique est maîtrisée, le cadre naturel devient un véritable atout visuel et émotionnel. Mais si le son est médiocre ou que la lumière ruine l’image, même le meilleur discours perd de sa valeur. C’est pourquoi il faut penser chaque élément : préparation du lieu, vérification du matériel, gestion du son, de la lumière et du rythme. En anticipant les pièges les plus courants, on peut offrir au spectateur une expérience fluide, naturelle… et totalement maîtrisée.
Besoin d’un accompagnement pour structurer vos tournages ?
Que ce soit pour des interviews extérieures, la mise en place d’une WebTV ou la captation d’événements en mobilité, je vous accompagne dans toutes les étapes techniques et éditoriales de votre projet audiovisuel.
👉 Découvrez mes services sur AVPRO.wayenborgh.fr
- Mise à jour Windows : attention aux perturbations des flux NDI - 3 septembre 2025
- TVU MediaMesh™ : une mémoire partagée mondiale pour la vidéo live - 3 septembre 2025
- NOVO19 : une nouvelle donne pour la télévision de proximité - 1 septembre 2025