Ou comment éviter de subir ce que d’autres préparent déjà
La transition vers la vidéo sur IP n’est plus une hypothèse : elle est déjà bien entamée dans de nombreux secteurs de l’audiovisuel. Studios, prestataires techniques, intégrateurs et chaînes de télévision prennent tous ce virage pour gagner en flexibilité, en efficacité et en durabilité. Cet article vous aide à comprendre pourquoi ce basculement est stratégique, qui sont les acteurs clés qui le portent, quelles technologies le rendent possible, et surtout pourquoi attendre n’est plus une option viable.
La transition IP n’est plus un luxe, c’est une nécessité
Pendant longtemps, l’IP dans l’audiovisuel a été perçu comme une option technologique pour les pionniers ou les budgets les plus confortables. Aujourd’hui, c’est l’inverse : rester sur des architectures full-SDI devient un luxe, difficile à maintenir, coûteux à faire évoluer, et surtout incompatible avec la souplesse que demande la production moderne. L’IP permet de mutualiser les ressources, d’interconnecter des sites distants en toute transparence, et de construire des workflows modulaires, adaptés à l’usage et non plus figés par la topologie physique.
Mais ce n’est pas uniquement une question technique. Le passage à l’IP s’inscrit aussi dans une logique de réduction de l’empreinte carbone, de meilleure gestion des ressources humaines (grâce à la remote production), et de maîtrise des coûts à long terme. Ceux qui attendent que “le marché mûrisse” risquent surtout de rater les appels d’offres et les projets stratégiques des prochaines années. La question n’est donc plus : “Faut-il y aller ?” mais bien : “Comment amorcer le virage sans tout casser ?”
Qui sont les moteurs de la transition ?
La dynamique actuelle est portée par plusieurs types d’acteurs, qui avancent chacun selon leur logique propre, mais avec une même finalité : faire de l’IP le socle de leurs flux vidéo.
Du côté des constructeurs, on assiste à une intégration massive des protocoles IP directement dans les caméras, les mélangeurs, les encodeurs ou les panneaux de monitoring. Des marques comme Sony, Panasonic, BirdDog ou AJA proposent des modèles NDI-ready ou compatibles SRT dès la sortie d’usine. Les solutions Dante AV, quant à elles, se répandent dans les univers corporate, live et événementiels, avec une très faible latence et une synchronisation parfaite.
Chez les diffuseurs, la transition est déjà en cours : France Télévisions, Arte, Canal+, la BBC, Netflix ou encore Sky ont tous intégré l’IP dans leurs workflows — que ce soit pour la contribution à distance, la régie centralisée ou la diffusion live depuis le cloud. Certaines chaînes vont même plus loin, en remettant à plat toute leur architecture autour de l’IP.
Enfin, les intégrateurs audiovisuels et prestataires techniques jouent un rôle essentiel : ils évangélisent, déploient, accompagnent les équipes terrain. Leurs choix en matière d’infrastructure, de logiciels de régie (comme vMix, Vizrt ou Haivision StreamHub) et de connectivité sont des indicateurs avancés de la direction que prend tout le secteur.
Quelles technologies ? Un écosystème déjà mature
L’une des raisons pour lesquelles la transition est désormais accessible, c’est que l’écosystème des technologies IP est arrivé à maturité. Il ne s’agit plus de standards expérimentaux ou réservés à une élite, mais de protocoles fiables, ouverts ou semi-ouverts, éprouvés sur le terrain.
- NDI (Network Device Interface) s’est imposé comme le protocole IP préféré des WebTV, des studios agiles, de l’éducation, du corporate et des régies légères. Il est simple à déployer, détecte automatiquement les sources, et fonctionne sur du réseau standard.
- SRT (Secure Reliable Transport) est devenu incontournable pour la contribution à distance, notamment dans les contextes où la qualité et la latence sont critiques. Il traverse les pare-feux, s’adapte aux conditions du réseau, et transporte vidéo, audio et data avec une sécurité renforcée.
- ST2110 reste le graal du broadcast haut de gamme. Il permet une séparation des flux vidéo, audio et metadata, avec une précision frame-accurate. Mais son coût de mise en œuvre, son exigence réseau (10 Gb/s minimum) et sa complexité de configuration le réservent encore aux infrastructures premium.
- Dante AV, dérivé du célèbre protocole audio Dante, permet de synchroniser parfaitement l’audio et la vidéo, avec une latence extrêmement faible, sur réseau IP. Il est de plus en plus utilisé dans les événements live, l’enseignement ou les régies hybrides.
- IPMX, quant à lui, promet d’offrir les capacités de ST2110, mais avec plus de souplesse et moins de contraintes. Il vise les intégrateurs AV, les musées, les grands auditoriums, avec une approche plus accessible.
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👉 Et pour comprendre les raisons profondes de cette mutation, consultez : “Pourquoi passer à la vidéo sur IP ?”
Pourquoi agir maintenant ?
Parce que la fenêtre de transition est ouverte, mais elle ne le restera pas longtemps.
Les premiers à se former, à tester, à migrer partiellement sont aussi ceux qui gagneront des parts de marché dans les appels d’offres à venir. Ils seront capables de répondre aux exigences modernes, tout en proposant des solutions robustes, évolutives et plus économiques. Le temps de la veille technologique est terminé. Le moment est venu de passer à l’action.
De plus, les formations spécialisées sur l’AVoIP sont encore rares, et les professionnels réellement compétents dans ces nouveaux flux sont très demandés. Se former aujourd’hui, c’est s’assurer une place stratégique demain.
Enfin, la convergence entre l’IT et le broadcast n’est plus théorique. Elle est à l’œuvre. Les studios de demain seront bâtis avec des switchs manageables, des firewalls, des routeurs et des protocoles réseau. Ceux qui ne maîtrisent pas ces environnements seront à la traîne, dépendants de prestataires extérieurs, ou incapables de répondre à la demande.
Et concrètement, par où commencer ?
Pas besoin de tout jeter ni de tout migrer en une nuit. La bonne approche, c’est une transition maîtrisée, pensée en fonction de vos usages :
– Une cartographie de vos flux actuels (sources, destinations, formats, protocoles),
– Une analyse de votre réseau et des contraintes de bande passante,
– Une préconisation progressive des protocoles à adopter (NDI ? SRT ? Dante AV ?),
– Une formation ciblée de vos équipes pour les rendre autonomes,
– Un accompagnement de projet pour migrer sans risque.
C’est exactement le rôle que je joue en tant que consultant audiovisuel : vous aider à ne pas rater le virage, à sécuriser votre production, à anticiper demain.
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Conclusion : l’inaction devient un risque
L’IP n’est pas un gadget de geek, c’est le fondement des studios audiovisuels de demain. Ceux qui pensent “on verra plus tard” risquent surtout de ne plus être visibles au moment où l’écosystème aura basculé. Ceux qui agissent aujourd’hui — même à petite échelle — auront une longueur d’avance.
Et vous, êtes-vous prêt à passer à l’IP… avant qu’on ne vous y oblige ?
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