© Jean Claude Cesar
Etre artiste et photographe ?
Passionné par la communication et l’image, je me suis toujours demandé pourquoi faire de la photographie artistique ?
Cela fait maintenant à peu près 5 ans que j’ai repris la photographie. Outre la curieusité permanente, j’explore l’utilité de la photographie dans un environnement ou l’image n’est visible dans l’esprit qu’une fraction de seconde. En communication l’image est utilisée pour soutenir un message souvent publicitaire. L’image est un complément.
En photographie artistique l’image doit parler d’elle même. Son interpretation doit offrir de multiples histoires, mais le message doit être le même ou amener la même piste de reflexion.
Formé aux méthodes de l’argentique au début des années 80, la bascule vers le numérique n’a pas été de tout repos. Le marché de la photographie a fortement évolué et le grand public s’est approprié cet outil que l’appareil numérique. Cela s’est encore accéléré avec les smartphones qui sont dans les mains de tous le monde rendant ainsi la photographie à la portée d’un doigt. La masse de photographies ainsi produite et disponible en ligne rend la photo professionnelle invisible et inaudible. Mais si c’est une question de visibilité ou est-ce que je me trompe ?
C’est lors de ma prémère exposition à l’Espace 66 de Lunel que je me suis posé la question … est ce une question de visibilité ? Est-ce que la photographie a encore une « raison d’être » dans un monde inondé d’images (photo et video) … a-t-elle encore un avenir professionnel ?
Ma femme voyait mon regard perplexe et me disait en substance … « n’y va pas ». Cependant la question je la ressentais comme un défis que l’on m’avait déjà proposé sur un autre sujet. Défis que j’avais à l’époque relevé, mais la photo … certes je sais comment ce marché fonctionne, je l’ai cotoyé dans ma jeunesse, mais depuis le numérique est passé par la sans compter internet et les réseaux sociaux. Exit les photographes de presse et les mariages …, la mode ? Non, la mode c’est pas mon truc, les expressions, figures imposées, sont trop clean et « parfait » et totalement stéréotypées.
Mon besoin est d’exprimer, de ressentir, de faire sentir une émotion, de transmettre une ambiance. En photographie classique on fait « état de » un peu comme pour le journisme qui ne donne pas un point de vue mais un état d’une information. Au lecteur de se faire une opinion. Si en photographie classique je peux parfaitement rendre compte dans un reportage, j’ai aussi le besoin d’exprimer. Le besoin d’exprimer ce que j’ai ressenti.
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